Parce qu’elle est lourdement handi-capée, Lulu peut subir des anesthésies plus souvent qu’un autre patient. On sera parfois obligé de procéder à une anesthésie générale là où une simple anesthésie locale aurait été suffisante. Or, la complexité de son handicap fait de l’anesthésie de Lulu un sujet très sensible.
Si le moment le plus délicat a lieu avant l’endormissement avec une Lulu agitée, anxieuse, qu’on a du mal à comprendre, il ne faut pas sous-estimer les difficultés qui peuvent survenir dès la première consultation avec le défi d’arriver à bien évaluer son profil, tout en la préparant à ce qui l’attend.
Pour éviter les échecs, il va falloir :
- s’assurer de bien connaître Lulu, ses spécificités, son comportement
- s’organiser en amont pour faciliter au maximum sa venue
- identifier la meilleure technique d’anesthésie pour elle
- s’adresser à elle, intégrer et écouter son aidant
- (ré)évaluer régulièrement le protocole
- partager les informations avec tous, médicaux et paramédicaux
Il n’existe que peu de littérature sur le sujet. C’est donc l’expérience du médecin face au handicap et la prise en compte de la parole de l’aidant qui feront la différence¹.
1 – Leclerc C., Soins et handicap mental : Relation soignante et prise en charge, Arnette Blackwell, 2018. Voir références complémentaires dans la section « Pour aller plus loin ».